Depuis janvier, plusieurs référents ont été désignés par la fédération afin d’aider le judo francophone belge à se développer encore plus. Mais comment ont-ils été choisis et quels sont leurs projets ? Frédéric Georgery, coordinateur du pilier consacré au « développement du judoka », nous en dit plus.

Frédéric Georgery, vous avez participé à la désignation des référents ? Pouvez-vous nous en dire plus à propos de ce nouveau rôle au sein de la fédération ?

Tout d’abord, il faut bien comprendre que ces désignations font partie d’une évolution de la structure de la fédération. Pour se professionnaliser, Judo Wallonie Bruxelles a décidé d’investir dans trois piliers spécifiques : le développement du judoka, l’opérationnel et la compétition. A la tête de ces piliers, l’organe d’administration a nommé à chaque fois un coordinateur : Tamerlan Dunaev, Damien Bomboir et moi-même. Tous les trois, nous sommes chargés de mener à bien de nouveaux projets ambitieux tout en assurant la pérennité des initiatives existantes. Mais évidemment, pour atteindre ces objectifs, nous devons nous entourer de profils complets. C’est là qu’interviennent les référents.

Concrètement, ces référents – qui sont bénévoles – sont chargés de constituer et manager des groupes de travail qui répondront efficacement aux besoins de la fédération, que ce soit sur du court, du moyen ou du long terme.

Peut-on considérer que les référents endossent un rôle identique à celui des directeurs de commission ?

Il faut éviter de mettre les référents dans une case. Selon nous, ils endossent un rôle différent de celui de directeur de commission. Ils ont surtout été choisis pour leur capacité managériale et leur aptitude à instaurer une dynamique dans un groupe. La différence avec les commissions réside donc dans le mode de fonctionnement des pôles, qui devra s’adapter aux projets, et les projets eux-mêmes, qui doivent être plus ambitieux et transversaux.

Des projets transversaux… C’est-à-dire ?

On souhaite décloisonner les services. On ne veut plus fonctionner sur le modèle précédent où les commissions travaillaient chacune de leur côté. Désormais, chaque nouvelle initiative doit être pensée sous plusieurs angles et doit être portée par plusieurs référents. De cette façon, on a bon espoir de pouvoir toucher un public plus large encore. Et puis, nous voulons également que ces nouveaux projets soient pérennes, quitte à être adaptés au fil des années.

Quels sont les critères qui vous ont poussé à choisir les référents actuels ?

On a reçu plus d’une quarantaine de candidatures pour une quinzaine de postes disponibles : les personnes qui ont été élues ne l’ont donc pas été par défaut. Ce que l’on a surtout évalué, ce sont les compétences managériales et les projets présentés. On a vraiment essayé de mettre de côté les affinités ou les désaccords existants pour ne se focaliser que sur l’essentiel : la mise en avant du judo francophone belge et de ses projets ainsi que le soutien aux clubs et aux judokas.

Ces référents seront-ils évalués ?

Je ne sais pas si l’on peut parler d’évaluation à proprement parlé, mais il est prévu de faire le point d’ici quelques mois avec eux sur leur travail et l’avancée de leurs projets. Le but n’est pas de donner de bonnes ou de mauvaises notes mais plutôt de voir ce qui fonctionne, ce qui coince et ce qui peut être amélioré. Mais nous n’attendrons pas d’être en juin, juillet ou août pour reprendre contact avec les référents. Personnellement, je discute au moins une fois par semaine avec chaque responsable de pôle. Quant à savoir si on a fait des erreurs dans nos choix, seul l’avenir nous le dira.

Des choix ont été faits mais rien n’est totalement fixé dans le marbre, c’est ça ?

C’est exactement ça. Et c’est ce qu’on recherche d’ailleurs… On souhaite que les référents puissent s’adapter aux besoins des clubs. C’est aussi pour cette raison qu’on n’a mis personne de côté lors de la désignation des référents actuels. On l’a toujours dit et on le répétera encore : on laisse la porte ouverte à tous ceux qui souhaitent nous aider. Actuellement, notre seule ligne de conduite est de valoriser notre sport et ses belles valeurs. Toutes celles et tous ceux qui veulent participer à améliorer nos formations ou nos modules d’éducation seront toujours accueillis à bras ouverts.

Vous parlez beaucoup de professionnalisation et de projets innovants : avez-vous déjà des exemples à donner ?

Il y a plusieurs initiatives qui prennent vie ou qui ont déjà été lancées. En septembre, par exemple, nous participerons au lancement de deux sections « sport-études » à visée pédagogique. Au niveau scolaire, rien que cette année, on espère toucher 5.000 enfants du primaire et du secondaire dans les écoles. Début mars, dans le cadre de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, plusieurs référents ont également participé à la création et à la médiatisation d’une journée d’actions avec des entraînements décentralisés à Bruxelles et en Wallonie. On peut aussi citer la section handijudo qui a organisé un déplacement groupé à partir de Louvain-la-Neuve afin de favoriser la participation du plus grand nombre à une compétition française. Les affiliés qui apprécient les formations continuées ne seront pas oubliés puisqu’il est prévu d’en proposer une vingtaine cette année. Par ailleurs, certains référents ont également recruté de nouveaux talents dans leur pôle pour la mise en place de nouveaux projets ou pour améliorer le travail fourni. Bref, pas mal de choses ont déjà été entreprises depuis le début de l’année même si ça ne se voit pas toujours de l’extérieur. Et nous avons bon espoir que les choses avancent encore plus vite dans les prochains mois puisqu’il faut bien reconnaître que les mois de janvier et février ont été très chargés pour les différents pôles en raison des compétitions officielles qui ont eu lieu.